Des
fous défiant toute autorité, s’étaient mis à repeupler la terre tout en
se confrontant à une nouvelle réalité : conceptualiser le futur à
partir du monde ancien et ceci, afin de vous sauver du précipice de
l'oubli. Ils voulaient se servir d’autres mondes imaginaires négligés,
comme point de départ de leurs nouvelles représentations sociales.
Passer par des chemins inconnus de vous tous, tout en empruntant des
voies d’accès glissantes et rocailleuses. Créer un monde monacal
inassouvi aux arrière-pensées tortueuses.
Proclamer les bases d’une guerre écologique contre la clo(w)nerie
humaine. Arrêter les bataillons anthropophages de nos rêves et libérer
les soubassements de nos futures explorations (extrapolations ?).
Inventer des lieux aux arcades irisées, en place d'arpenter vos
arcs-en-ciel de bitume huilés. Concevoir des espaces ouverts nous
permettant de fuir vos logiques nocturnes, vos mondes équivoques
accompagnés de stress, le long des plates-formes incestueuses de la
cohabitation.
Nous étions sur la terre, à sucer des mégots, pour sauver les humains
d’anciennes turpitudes, aidant de nos ranc½urs à s’accomplir le temps,
aidant de nos ébats la fuite des absents, vers les cieux silencieux
scintillants d’harmonie.
Nous étions en rupture de ces mondes malades, cherchant à oublier, ces
énormes diarrhées, ces bataillons de loups, prédateurs de nos sens, ces
déserts d’infections nauséabondes, réalisant ailleurs nos propres
cathédrales, comme une adaptation de notre perfection, comme un ancrage
de nos souvenirs errants (de l’errance de nos souvenirs). Mercure sans
ailes, anarchie sans nom, mais qui faisions nous naître: d’autres
cerveaux béants ou des extensions de nos sens ? Nous ne cherchions en
fait qu'à ciseler le temps tout en forgeant en même temps, des outils
dignes de ce nom. Nous avions enfin associé nos chimères, pour profiter
au mieux du bout du monde.
Mais lentement, très lentement, la roue tournait et nous avions beau
perpétuellement arracher à la terre tous les lambeaux de poésie qui
nous entouraient, nous n’arrivions pas à retenir ou à arrêter la
frénésie et la volonté prouvée qu’avaient certaines personnes à vouloir
nous éjecter de notre petit coin de paradis perdu.
Après celle des chasseurs, la seconde man½uvre d’encerclement nous vint
tout droit du ciel. A ces fins équivoques, Jéhovah - qui comme chacun
sait, compatit à tous les malheurs du monde - avait dépêché près de
chez nous, quelques uns de ses disciples aveugles et bornés. Face au
droit divin, nous devrions bien plier le dos et baisser la tête en
signe d’allégeance, accomplissant ainsi, ce que le monde entier
considère comme la voie morale de la normalité conjoncturelle. Cette
divinité co(s)mique qui s’amusait sans cesse, à ce qu’il semble, à
provoquer les extrêmes, nous avait donc mis en présence de ce que la
terre peut porter de plus intolérant et de plus anachronique dans le
domaine spirituel et philosophique, je veux parler de ses témoins.
Il faut dire ici, pour comprendre notre surprise qu’à cette époque-là
nous avions auparavant, pas mal voyagé. Il faut dire de plus qu’au
cours de ces nombreux périples nous avions rencontré un tas de
personnes aux horizons tous aussi variés que leur environnement (et
même parfois, des personnes dépourvues d'environnement, mais ça c’est
plus rare !). De cette manière, ne nous formalisions-nous pas quand
nous rencontrions par exemple, un marxiste de la première heure, un
maoïste lénifiant ou un artiste de bon ton. A cela, il faut ajouter aussi que
nous avions fait en vagabonds, un rapide détour auprès des
fantômes de la philosophie contemporaine ainsi que participé aux
aspirations idéalistes les plus momentanées (...).
Mais des z’évangélistes du quarante cinquième sous-sol, nous n’en
avions point encore côtoyés. Leur théorie aussi simpliste que débile
consistait à vouloir nous faire croire que « était toujours
vivant et parmi nous », et ceci afin de nous faire passer par la suite,
pour de pauvres z’imbéciles heureux. Jamais nous ne voulûmes marcher
dans cette ultime galère, ni prêter foi à ces allégations
invérifiables, des allégations qui sont d’ailleurs depuis bien trop
longtemps source de quiproquo. D’une part, ces anciennes croyances nous
paraissaient d’un anachronisme total et d’autre part nous regimbions
aussi, par saine réaction philosophique. Il faut dire que « Le pari »
de Pascal en pleine fin d’un siècle ayant été à ce point iconoclaste et
sanguinaire, nous paraissait un tant soit peu désuet pour comprendre le
monde.
Mal nous en prit ! Nous aurions dû ainsi, par pure charité
chrétienne, nous abonner illico à la quinzaine littéraire de Jésus,
plutôt que d’avoir à subir les conséquences désastreuses de nos
intransigeantes et athées utopies.
La gestation de la seconde man½uvre d’encerclement par les enfants de
jésus mit plus de deux ans à voir le jour. Elle nous tomba dessus, sous
la forme inattendue d’un procès qui regroupait, tenez vous bien,
presque tous nos voisins de palier. La chute fut terrible et les plaies
longues à cicatriser. Mais, avant d’aller plus loin dans ce nouveau
type d’approche sociologique, arrêtons-nous un peu pour vérifier de
manière plus précise les moyens mis en ½uvre pour parvenir à cette dure
réalité. Un petit historique subjectif est en effet nécessaire, pour
comprendre l’action qui se déroule désormais devant nous.
Sur notre terre sacrée, dieu créa d’abord Adam et Eve, ces futurs
cosmonautes de la foi chrétienne, ces inestimables refouloirs
historiques. Mais il ne fût pas très content du résultat, car ces deux-là
lui foutaient tous les soirs un bordel pas possible : ils fumaient sans
cesse des pétards, buvaient tout le temps du rouge et ne s’occupaient
jamais de leurs « niards », etc. Dieu se reprit donc aussitôt et pour
réparer cette funeste méprise, il créa les évangélistes. Par malchance
et malgré toute sa perspicacité, malgré aussi sa puissante pénétration
de l’avenir, il ne savait pas qu’il venait de mettre en place les deux
pôles les plus explosifs de tous les temps. Il ne savait pas non plus,
que les guerres de religions qui allaient découler de sa divine action,
feraient trembler jusqu'aux bases de son pouvoir intemporel. (Qu'on
sache une bonne fois pour toutes ce qu'est réellement ce montage
historique afin que nous puissions à l’avenir consacrer notre temps, à
des choses plus importantes !).
D’ailleurs, pour conjurer le sort que l'on m'avait jeté à la naissance,
j'ai pris un jour mon courage à deux mains et j’ai conduit « di-eu(x) »
(étymologiquement en langage Troll : « ce que disent les autres ») sur
mon divan cossu. Je le mis à l’aise sur ce confortable utilitaire, afin
qu’il nous parle un peu plus en détail de ses nombreux
problèmes
métaphysiques. Il s’expliqua ainsi : « je suis un corps céleste
incompris et insatisfait de son rêve divin, un corps rempli de bulles,
créant malencontreusement des explosions torrides, des trous noirs
destinés à épancher mon trouble, des nuages de gaz, (etc.). Tout le
monde me comprend de travers. Aujourd’hui que les hommes explorent mon
ancien espace privé, je suis obligé de fuir ailleurs, dans d’autres
incompréhensions, dans d’autres intrépides inaptitudes. Je suis traqué
par les fusées. Les hommes ont fait de moi un leurre itinérant condamné
à comprendre leur espace infini, alors qu’avant, tout était si simple
pour moi (si simpliste). Cela restait encore à ma portée.
C’est ainsi que bien des siècles durant, j’ai trompé beaucoup d’hommes
et je me gausse secrètement encore au fond de moi de leur gnose
secrète, exégèses papales, exégèses f½tales, mensonges enracinés dans
d’horribles tourmentes, servant à dominer le monde. J’ai toutefois
entre temps, inventé la poudre à récurer et tout un univers
d’incertitude et de chaos, pour que vous ayez le désir infini de le
comprendre et d’en déchiffrer l’ambiguïté et surtout le temps de ne pas
trop vous ennuyer sur terre. »
Je lui dis: «calme-toi ! Je suis là pour soigner tes problèmes, tes
excès de candeur, tes erreurs de calcul, pour leur donner un sens » et
déférent, je lui fis la prière suivante :
«Dieu tout-puissant, renais de tes cendres inertes ! Montre-nous la
voie de l’organisation céleste ! Ecris-nous
un nouveau testament qui tienne enfin compte de toutes les annales
scientifiques. Fais-nous longer l’immensité. Apprends-nous le
néant.
Sauve-nous de nos remords anciens et à venir. Facilite-nous la
conception de ponts entre les déserts de ta solitude éthérée et notre
hyperactivité cérébrale. Loge-nous dans un recoin de tes planètes, dans
tes différents niveaux d’abstractive absurdité. Conduis-nous vers tes
soutes nauséabondes et invivables. Harcèle le cosmos de ton rire
dément. Abreuve-nous d’espoir. Montre-nous que derrière
l’insaisissable, il y a encore l’insondable. Délivre-nous de notre
obscure et ténébreuse rage de vaincre. Soulage nos excès, sublime notre
gel, assoiffe notre éther. Renie nos sources, endigue nos épanchements,
taris notre inculture, allège nos efforts. Bombarde ces insouciants et
indifférents barbares. Crée-nous des OGM, des radiations nouvelles
porteuses de venin, des planètes fumantes (etc.)…
Au lieu de nous laisser en prise à tes adeptes, ces Etres dominés qui
n’ont d’autres soucis que d’oublier en toi leur maigre baluchon de
culture terrestre, ces Etres de nulle part, cultivant les remords, qui
porteront à jamais sur leur front l’infamante croix de la possession,
ces Etres délirants qui ont simplifié leur rapport à la vie au point de
certifier aux autres qu'il y avait une vie après la mort ».
Quelle néantissimale utopie ! Quel narcissisme ! Il faut être
complètement givré pour continuer à croire en cette entité morbide.
Evidemment c'est beaucoup plus simple de penser que dieu va venir un
jour nous chercher sur son grand véhicule et nous amener suivant le cas
au paradis (?!), à l'enfer (?!) ou au purgatoire, tout en passant
devant St Zaffarin, ce « ground zero » de la politique contractuelle.
Cet imbécile heureux qui depuis qu’il est passé au gouvernement croit
avoir fait le lien entre le cosmos et la politique. Pauvre minus ! Ce
n'est pas bien sûr, parce que les gens ne comprennent plus rien à la
vie qu'ils s'entêtent dans des solutions dépassées (du passé !).
D'ailleurs à ce propos, même si dans le fond, nous n’en avons rien à
faire que vous les croyants, soyez mono ou théistes, rassurez-vous tout
de même, il vaut mieux pour vous, continuer à croire en dieu, ça
simplifie beaucoup les choses !
Météorites sombres ensanglantant l'amour de loupiots écarlates,
despotiques destins aux traces vagabondes, de tous ces culs bénis par
la fureur du nombre. Où êtes-vous sorciers de l'impossible fronde ?
Transgressés par la peur des infidèles au sein des nefs ardentes de la
foi d'autrefois, dépassés par l'Homme du « Contrat Social » qui
s'érigea face à ce mortel ennemi de l’Homme, je veux parler de dieu,
qui êtes vous vraiment, vous les nouveaux croyants des anciennes
croyances ? Pourtant face à vos dogmes bornés, ce que pensent les
tiens, je le transmets désormais à mon cul. Oui, j'écoute ça avec mon
cul, car ma tête est malade !
La trouille qui les hante au sein des magasins qu'ils ont créés pour
vendre leurs maigres obsessions de Sarrasins obscurs ou de peuples de
malandrins, tourmente nos oiseaux. Ah ! La belle aventure de ces
destins figés sur des statues de plâtre où le simple imprévu nous parle
d'esthétisme. Cornemuses des cieux abîmant nos oreilles d'un vil accès
de fièvre, lors d'agapes divines, royalement serties de couronnes
d'épines. Danger des horizons qui enferment la ronde dans un ordre
nouveau. Monde des équivoques transplantant ça et là leurs indigentes
ringardises. Torpeur qui les tenaille, à l'orée de l'épreuve, quand ils
erraient transis de peur le long des cimetières, tout en émiettant les
restes des repas superflus que tous avaient gagné sur l'horizon des
pleurs.
Misère de nos âmes, toutes habillées de deuil, quand on passe à trépas
l'esprit de lourds débats encombrés d'avenir. Ô ! Rires (rites) du
destin aux certitudes sombres, poil à gratter du diable de vos
cervelles molles, floraisons de glaïeuls entretenant les tombes de
couleurs égarées qui aspirent à comprendre ce que les autres disent du
fond de leurs caveaux. Territoires de fous endimanchés à l'aube de leur
pourpre destin.
Monastères frappés d'une soif d'inconnu, radotant des prières aussi
vaines que laides, au sein d'autorités lassées de désespoir, au sein de
certitudes aussi mornes qu'idiotes. Pourtant, le quotidien des morts
est bien d'avoir oublié, qu'auprès des monuments il n'y avait plus que
des remords.
Tendres éphémérides, anciens volcans ailés (actifs), créatures de miel,
compensations infimes, pour aller au-delà des regrets. Secrets des
certitudes, abandonnées au sens d'un univers moqueur, uniquement
bercées de bleus outre marine, nous conduisant tout droit aux lieux
même de nos attentes conceptuelles. Etranges sous-marins transperçant
l'épaisseur de nos peurs ténébreuses, pour aller se vautrer au
firmament des leurres, là où la clarté fuse au milieu d'assassins
occupés à vanter des paradoxes sans fin.
Invectivé de la sorte et ne comprenant plus rien à rien, dieu me laissa
rapidement tomber, envisageant par ailleurs et pour plus tard d'autres
déboires encore plus complexes.
La suite de l’histoire est facile à comprendre. Soutenus par l’esprit
divin qui les habite et qui leur insuffle la force idéologique
nécessaire, nos deux évangélistes, tétanisés par l'ombre de la croix,
par l'audace des autres, mais restant toutefois les croyants sincères
et attardés de la pureté de leur rôle et de l’urgence du devoir, se
mirent en tête de nous expulser du paradis terrestre afin que nous
portions à jamais gravé sur notre le front, les stigmates de cette
punition.
Ces divines aspirations se doublaient toutefois de notions beaucoup
plus matérialistes, car en sus de disposer directement d’une place au
paradis des évangélistes, ils avaient aussi localement, hérité d’une
petite maison. Ils avaient hérité en même temps, de quelques prairies
et d’un petit bout de jardin, triste lopin de terre, un jardin que nous
avions eu le malheur de défricher sans leur autorisation préalable et
ceci, lors de l'un de nos plus purs élans écologistes. Dur labeur
pourtant pour quelqu’un qui souffre d’un mal de reins chronique, que de
défricher le jardin d’un évangéliste du quarante cinquième sous-sol.
Nous nous étions mis au travail et, avec la bonne volonté qui
caractérise les êtres naïfs et exempts d’arrière-pensées, nous avions
nettoyé ce bout de terrain vague. Un terrain qui, au moment dont il est
question, n'était plus en fait qu'un infâme roncier de plus de deux
mètres de hauteur, recouvert par endroit de prunelliers aux racines
tenaces et qui était entièrement cerné par des lianes de clématites
géantes. Nous avions tout autour repoussé les haies vives et découvert
les anciennes murettes au passé pour nous si poétique. Nous avions fait
de cet endroit, une fois débarrassé aussi de ses cailloux, une sorte
d’enchantement qui permettait d’envisager la reconversion du hameau en
un agréable petit coin de nature domestiquée, à l’usage des futures
nichées d’écologistes.
Pauvre de nous ! Que n’avions-nous pas fait ! Toucher à la terre sacrée
du «grrand perre» qui la tenait lui-même peut-être directement de
jésus, c’en était trop, « même que dieu l’avait bénite, un jour de
bonne humeur et qu’on s’en rappelait encore ». Quel scandale !
Accompagnés par les trompettes de Jéricho locales, fidèles
accompagnatrices du jugement qui devait avoir lieu (jugement que
secrètement ils espéraient terrible), voici nos deux évangélistes en
train de faire, à notre insu, le tour de la région, afin de connaître
les griefs que pouvaient éventuellement avoir envers nous, les
différents propriétaires des lieux.
Malheureusement, il y avait bien
quelques autres griefs, car les chèvres que nous avions adoptées, lors
d’un malheureux concours de circonstance, étaient allées manger deux
poires chez un voisin mal léché et trois sapinettes chez un autre.
Adjoignez à cela que nous avions débroussaillé un autre terrain vague
et nous fûmes au final, face à une cohorte de cinq plaignants hagards
et vindicatifs, espérant en cachette que nous serions décapités avant
que la gauche ne prenne le pouvoir et n’abolisse cette ancienne forme
de barbarie, issue des cerveaux les plus intolérants des évangélistes
d’antan. Toutefois, faute de nous voir décapiter sur la place publique,
ils nous auraient bien vu fuir de notre paradis, la queue entre les
jambes et les oreilles basses, titubant entre une haie de spectateurs
en train de fêter cet évènement mémorable. Le coup fut dur à parer et
l’instruction dura plus d’un an.
Le jugement ne fut pourtant pas à la
hauteur de toutes les espérances et, si nous n’en sortions pas
complètement blanchis, du moins gardions nous la tête sur les épaules.
Nous nous en tirâmes avec 30 ¤ d’amende !
Cependant, avec un peu de recul, je pense que si à cette époque-là, les
juges et le procureur avaient eu sous les yeux le schéma ci-dessous,
nous aurions été passible de prison à vie, tant nos objectifs déclarés
étaient éloignés de leur propre vision de citadins.
Voici donc
détaillée, la triste réalité d’un espace rural abandonné de ses
anciennes pratiques, un espace continuellement soumis aux assauts de la
bêtise humaine ainsi qu’à un incessant blocage du foncier. Voici ce que
génère dans le temps, l’appropriation individuelle de l’espace : ce
bêtisier de l’absurde comportement qu’ont la plupart des gens, autour
de la divine propriété privée.
Créons tout d'abord les bases de la réflexion. Considérons cet espace
qui au départ, est neutre de sens. Dans tous les cas il faut comprendre
que c’est nous qui lui donnons de la valeur. Observons ce qu’il est et
plus tard, dans un autre chapitre, nous verrons ce qu’il peut devenir.
Source: H. JAFFEUX ET C. GALLEMANT in "Conséquences écologiques de la
déprise agricole et des changements d'affectation des terres".
Plus de vingt ans après avoir écrit ces quelques lignes que s’est-il
donc passé entre-temps ? Je vous livre ici, au niveau de l'ensemble du
territoire, la cartographie du phénomène de « déprise » consécutif à
l'exode rural et à l'abandon des pratiques agricoles.
Les zones en noir
sont les zones actuellement cultivées de manière intensive, les zones
en couleur, sont les zones en proie au phénomène de déprise et ceci, de
manière plus ou moins accentuées suivant l'état du relief.
La France vu sous l’angle de la maîtrise de son territoire.
SUPERFICIE TOTALE
|
55 000 000 HA |
SURFACE AGRICOLE UTILE (SAU) |
28 000 000 HA |
DONT STH (*) |
12 000 000 HA |
DONT FRICHES |
5 000 000 HA
|
FORÊT |
20 000 000 HA |
DONT NON REPERTORIEE |
3 000 000 HA |
ZONES ANTHROPISEES |
3 000 000 HA |
ZONES "NATURELLES" |
4 000 000 HA |
*STH : Surfaces Toujours en Herbe
On voit que dans notre réalité quotidienne, l'homme et les animaux
domestiques n'occupent plus en fait, qu'une petite moitié du territoire
(« a bisto de nas », 26/27 millions d'hectares), une surface qui en
dehors de certains endroits fortement « anthropisés » (les villes, les
routes, etc.), ne fait que diminuer au fil des ans.
Mais ici, dans notre zone géographique, c'est pratiquement 80% du
territoire qui est à l'abandon... ou presque. Et c'est grâce à la main
d'½uvre marginalisée de vos banlieues sordides, c’est grâce aux rejets
humains de vos usines polluées et avec l’aide de tous les farfelus
échevelés désertant vos universités bourgeoises que nous cherchions à
cette époque-là, à le remettre en valeur. Les nouvelles Coopératives
Communautaires de Peuplement Libertaires (COCOPELI) tentaient de voir
le jour. Toutefois, avant de passer au travail, nous tenions avant
tout, à nous amuser un petit peu dans cette situation historique
inédite.