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  Que faisiez-vous pendant ce temps ?

Chapitre IV
CHAPITRE VI


Si d’un coté, la Révolution, (rêves d’évolution et non retour sur soi, comme certains l’ont cru) est dans nos types de sociétés contemporaines, la marque d’un archaïsme social ou individuel qui n’a plus de raison d’être, la chasse, elle, est d’un autre coté, un intolérable anachronisme.
  

Vous ne le savez peut être pas encore, mais depuis longtemps déjà Neandertal vivait près de chez nous dans l’âme des chasseurs. Tapis au fond des bois, comme des ahuris, ils attendaient leur hure (et leur heure), une attente faite le plus souvent de traquenards organisés à la tombée du jour ou dans les nuits sans lune. Dépassant le temps d’une insouciance, les bornes de l’ennui, isolant nos brebis, à la lisière des ténèbres, ils leurs faisaient un sort, tuant de manière indistincte les animaux les plus courroucés, les plus vindicatifs, ceux qui levaient la tête, ceux qui passaient devant pour manifester leur mécontentement.

Ils suivaient en cela l’exemple de leurs ancêtres auréolés de flèches et de carquois, dégainant sans arrêt des fourreaux, des épées de ferraille, des lances, des arcs, des massues et des glaives et parfois même des chiens sniffant de la coke. Depuis la nuit des temps, les chasseurs avançaient tapis dans l’ombre de leurs peurs ancestrales, au sein de sous-bois imberbes ou barbus. Depuis la nuit des temps ils nous tendaient des pièges.

Ces mercenaires hagards de la fée Carabosse, prenaient dès l’aurore, position autour de notre hutte. Ils arrivaient par cohortes entières et l’on se demandait, comment une région paraissant, à première vue si dépeuplée, pouvait tout à coup fournir autant d’arcs et de flèches, autant de casse-tête, autant de frondes et de silex, pour arrêter et dépecer les bêtes. Ils arrivaient de bon matin, tout habillés de guerre, fantassins attardés de groupes de pression, ne sachant pas encore que la télévision offrirait un jour à ses adeptes, l’aumône de leurs rides.

Les Néandertaliens savaient prendre position à tous les détours de chemin, à chaque carrefour, à l’orée de toutes les positions géographiquement stratégiques de nos contrées sauvages. Ils se déployaiente nos maisons, le flingue sur l'épaule, pense ne pas faire monter en même temps la pression artérielle, comme à la parade, envisageant toutes les possibilités de retraite de leurs futures victimes. Ils savaient tout de leur proie, là où elle vivait, là où elle se cachait, comment elle réagissait, dans quel taillis elle allait passer, quel parcours elle allait prendre, sous le couvert de quel vent elle allait s’abriter, afin d’échapper à la meute hurlante de leurs chiens déchaînés. Ils étaient nombreux, très nombreux et, dans cet enfer de hurlements et de cris bestiaux, les animaux sauvages n’avaient plus aucune chance de s’échapper.

De notre tanière, tapis derrière les barreaux et toujours en instance de déménagement, nous les regardions ne se rendre compte de rien, ni de l’image qu’ils donnaient aux passants assez fous pour s’approcher de eux, ni des yeux qui guettaient leurs moindres facéties, au hasard des rencontres que nous aménagions pour ne pas trop nous ennuyer.

Débraillés ou harnachés dans leurs peaux de guerriers, ils assiégeaient toute la région et les fantasmes qui les habitaient, n’avaient alors d'équivalents que la rage avec laquelle ils s’évertuaient à détruire tout ce qui, potentiellement ressemblait à une vie sur terre. Devant une telle fureur, les biches se taisaient, derrière leurs miroirs. Les élans cavalaient hors de portée des mâles, les sangliers sanglotaient en éventrant les chiens, les perdrix en colère ne les quittaient pas des yeux, cachées dans leurs souliers à l’affût d’un répit. D’un bond, les lièvres se sauvaient, tournant rapidement le dos à ce tintamarre assourdissant qui emplissait l’espace de cris aussi déments. Il faut dire ici que ces lièvres nous venaient de très loin, ils ne connaissaient pas ces coutumes barbares. Arrivant de Hongrie afin de ne pas trop décevoir les armes de leurs maîtres, ils repeuplaient en temps voulu nos friches et nos fourrés. Les perdrix elles, nous venaient de Pologne, cachées au fond de trains entiers de gibier à pâté. Elles n’avaient pas d’ailes fonctionnelles, afin de se sauver. Elles n’avaient pas appris à temps, le temps des escapades. Attablées précédemment avec des faisans d’un autre âge, à commenter la qualité de leurs volières protectrices, elles n’avaient pas appris au bon moment, à distinguer le bien du mal. Une fois relâchées, elles se promenaient au milieu des chemins de traverse et n’acceptaient donc pas de se voir confisquer la priorité, quand au détour du bois, à l’orée du massacre, quelqu'un leur demandait au contraire, de jouer le rôle de gibier apeuré par la fureur des clebs.

En ces temps reculés Neandertal, mis à part les oursons pyrénéens, s’était préfabriqué une autre bête noire, le « Cochonglier ». Cet animal bizarre, était issu du cerveau facétieux de quelques rats de laboratoire qui, pour passer le temps, avaient inventé cet hybride fécond. Ils l’avaient inventé de toutes pièces, pour remplacer la véritable race des sangliers qui elle, s’étaient éteinte au début des années 1990. Ils l’avaient inventé cependant, sans se poser à temps la question primordiale de son acharnement à vouloir se reproduire lorsqu’il serait dehors. Sans imaginer un seul instant que ce redoutable ennemi des cultures allait repeupler aussi hâtivement le moindre périmètre encombré de taillis Sans savoir qu’il allait se livrer, rien que pour s’amuser, à la dévastation de nos tapis de mousse et au pillage des champs de nos voisins, les rendant fous de rage...

C’est ainsi que pour combler son ennui, ici comme partout ailleurs, Neandertal se livrait à des massacres incomplets de cette nouvelle race d’insoumis. Au nom de ce délire, les tirailleurs les plus acharnés s’octroyaient tous les droits, barrant routes et chemins, chassant les jours de neige, utilisant des flèches de guerre interdites, des haches à répétition, des arcs de compétition...  Se croyant sans attaches sociales, il s’en prenait à tout et son tableau de chasse était impressionnant: tueries de femelles pleines, carnages de jeunes ne pesant pas plus de trente à quarante kilos, etc… Devant cette furia, seuls les vieux mâles cachés au fond de leurs «mattes» avaient quelques chances de survie.

On nous répondra ici, que pour se débarrasser au plus vite de cet intrus sauvage, il nous reste en désespoir de cause qu’à lui transmettre la peste porcine, cet autre prion de service. Afin d'enrayer cette fuite des gènes devenue à présent incontrôlable, afin d’enrayer aussi les excès d’une nature pouvant redevenir soudainement si sauvage, il nous reste à devenir encore plus sauvage qu’elle ! Ailleurs, dans d’autres lieux, ce furent les castors qui subirent l’orage, les loups bien trop craintifs, les ours bien trop poilus, et surtout les bisons bien trop futés pour trouver  quoi que ce soit, à redire. Sans parler des indiens d’Amérique... Qui furent décimés comme des animaux sauvages par cet ancien minable, au nom de parchemins écrits par des malades, gavés de sang humain. Oui, nous avons assisté sans rien dire à ces véritables génocides, nous terrant dans nos m½urs. Au nom de l’impuissance intemporelle qui nous habite. Et vous croyez que le progrès technique fera oublier tout cela ?!

Pendant ce temps, le loup austère qui habitait en nous, écumait de rage au fond de nos canyons (de nos canons). Il faut dire qu’en ces temps reculés le moindre frisson de peine se vendait sans encombre. La moindre anicroche prenait de la valeur. Cristallisant nos peines autour de nos mouchoirs, nous tentions vainement de faire respecter la loi autour de nos maisons. Mais au loin des foules hagardes et des salons feutrés, notre voix portait mal.

D’ailleurs Neandertal se foutait de la loi, il était né ici, dans ce lieu de prédilection de ses instincts primaires. Cependant nous pensons rétrospectivement que Neandertal cherchait par dessus tout à encercler Cro-Magnon, cet ami d’un autre âge que nous vénérions tous du fond de nos salons primitifs (Merci Yves d'avoir fait naître en nous ce sentiment d'absence). C’est ainsi qu’isolés par la faction interminable de sentinelles qui, à chaque carrefour et des heures durant, faisaient le pied de grue à l'entrée des chemins, brocardés par les plus égarés, acculés par des v½ux aux couleurs d’homicides, nous avons eu la chance insigne, de ne pas voir rappliquer une bête sauvage qui, narguant le désespoir et à l’affût de notre pacifisme, se serait un jour cachée au fond de la cuisine. Dans ce désert des sens, dans cette guerre des tranchées, rien ne nous fut pourtant épargné. Oui, nous, pauvres exilés du Système antérieur et recouverts simplement de nos fétus de paille, nous disons que nous avons été pendant de longues années en résidence surveillée. Nous répétons ici, au risque de paraître farfelus, que nous continuons parfois à l’être encore.

Alors que, sur les duvets de bruyère, sur cette mousse joyeuse, notre ami Cro-Magnon ne nous avait jamais appris autre chose qu’à chasser l’éléphant rose, ce vieux dinosaure aux écailles de plumes, ce crocodile des marais. C’est pour cette raison que contre les peuples de conquérants bercés de certitudes, je reprends ici le flambeau des rêves d’autrefois. Devant la morne exactitude de tes chevaux de plomb, devant ce havre des conscrits, devant ton indécence, je déclare le jeu de l’utopie, les pelures de nacre, les actes d’autrefois, les vertèbres défaites sur nos lits de bonheur.

Gardiens de nos fusées explorant le cosmos, laissez-nous cheminer loin de là, à la recherche de nos âmes (de nos états d'âmes) et rester attachés à nos maigres ressources, pour un retour discret dans nos chaudes pantoufles. Laissez-nous libérer des oiseaux au loin des temps modernes, fulgurant les barrières au seuil de l’infini.

L’enfant est bien l’être inachevé de nos doutes (de nos rêves).

Mais habitons à nouveau cette espèce de bipède Néandertalien qui nous encercle et poursuivons notre enquête auprès de nos lapons modernes. Allons, dis-nous pourquoi tu chasses ? Te vois-tu comme l'un des derniers gardiens du temple de la société rurale agonisante sur l'autel de l'oubli ? Tu es pourtant revenu bien tardivement sur les lieux de ton crime. Es-tu à l'intérieur d'une régression d'un état paysan que tu aurais vécu par le truchement de tes ancêtres ? Est-ce parce que tu n'as plus la capacité de gérer cet espace que tu te revendiques ou est-ce, parce que voyant que tu avais loupé le coche de l'Histoire, tu te raccroches encore à une pseudo-écologie pour exister ? Mais qu'y a-t-il d'écologique dans le fait de repeupler les anciennes parcelles en chair à pâté et ceci à des fins partisanes ? Dis-toi que tu délires car l’écologie ça s’apprend sans fusil ! Aujourd’hui sur tes parcelles repeuplées de gibier, les lièvres courent encore plus vite que jamais, poursuivis sans répit, par tes hordes anonymes. Ils essaient simplement d'éviter les éclairs fulgurants qui à tous bouts de champ illuminent leurs yeux, ces éclairs aveuglants qui au carrefour des bagnes, lorsque l’obscurité nous tenait lieu de pagne, soumettaient nos pensées.

Penchons-nous tout de même un instant de plus sur ce nouvel écologiste, sur cet infatigable coureur aux mille pattes, pour qui la chasse est devenue un sport national permettant d’épancher la rage qui l’habite. Penchons-nous sur cette créature qui à coup de fusils a fait disparaître toutes traces de vie de nos contrées sauvages. Penchons-nous sur cet être qui en se promenant régulièrement auprès de nos maisons, le flingue sur l'épaule, pense ne pas faire monter en même temps la pression artérielle, des riverains sagaces. Pourtant, un peu partout dans le monde, le temps est à l’orage.

Aujourd'hui sur nos mers dépourvues de fanons, les baleiniers circulent encore en proie une la folie noire qui suicide l'espèce des humains. Ailleurs, en Amérique, c’est plus de deux millions de loups qui furent abattus, par des hommes à l'affût de leurs propres fantasmes. On voit bien maintenant que l'on ne fait plus que limiter le mal qu'on a fait aux espèces. A quelle extrémité faut-il donc en arriver pour réagir enfin ? Avons-nous vraiment eu tort de penser que si la vie n'était allée que dans un sens, nous ne serions pas là pour en parler et que pour survivre décemment ici-bas, il nous faut maintenant respecter la notion de biodiversité. Mais Neandertal sait-il vraiment ce qui se cache sous ce terme ? Sait-il le crime contre l’Humanité qu’il s’est permis de faire lorsqu’il a abattu « Cannelle », la dernière Ourse autochtone des Pyrénées ?

Car si depuis des temps immémoriaux, la terreur ancestrale des animaux sauvages qui nous habite tous, nous a donné parfois une raison de détruire systématiquement nos frères, elle ne nous donne pas le droit toutefois de continuer à le faire. Depuis l’avènement de l’éthologie, nos connaissances à ce sujet ont en effet beaucoup changé (...). Au fond des bois, les loups-garous qui nous hantent encore de leurs longs gémissements, sont dépourvus de dents. C'étaient de tendres arguments pour faire peur aux elfes qui peuplaient nos contrées avant l'ère de l'homme, cet adulte de fer qui emprisonne l'air de ses éternuements. Depuis la nuit des temps, ce sont bien pourtant les animaux qui ont accompagné les hominidés dans leur recherche métaphysique. Dans ce sens, les chasseurs actuels ne sont que des viandards, pour ne pas dire des assassins primaires de mirages futurs, face à nous qui sommes devenus, par clairvoyance, les adeptes fervents d'une « retotémisation symbolique » de ces mêmes animaux sauvages.

Mais malheureusement pour nous, Neandertal n'était pas que chasseur car avant de sauter à pieds joints dans son association de malappris "chasse, pêche, nature et tradition", il avait déjà gagné sa vie à pourfendre un peu partout, les horizons anciens. Se servant de nos peurs ancestrales, il avait depuis longtemps, érigé des remparts aux sombres devantures. Téléguidant des choix aux destins incertains, il avait inventé « lonf », cette structure de bois rongé par les termites de la maison carré, de la pâte à papier. Il avait inventé « linrat », cette tombe des gènes, ce caveau des monstrueuses dégénérescences des espèces, cette entité roublarde qui au nom de la science moderne, organise à longueur de journée des voies de faits sur les lapins, les canards, les moutons.

C’est ainsi, qu’afin de tester définitivement l'amour de tous les surmulots peuplant nos solitudes, les savants fous qui hantaient les couloirs de la modernité, aménageaient sans cesse pour les populations modernes des courses de toros empoisonnés de muscles. Ils livraient continuellement dans des lapinodromes clinquants, des lapins angora difformes et super poilus, empaquetés de laines. Ils servaient sans arrêt à la kermesse alimentaire, des plats de viande fade atrophiée de prions, des festins de saumons aux gènes intenables… Ils avaient de surcroît inventé la rage, la myxomatose, la peste porcine et équine, la peste aviaire. Tout cela uniquement pour mieux nous vanter à temps, le pouvoir de génomes simplement améliorés à la lueur de leur propre démesure à choisir les mutants, ceux pour qui la vie deviendrait désormais un délit, ceux qui engraisseraient au plus vite leur masse musculaire à coup d'hormones mâles.

Mais il y a bien des limites à ces voies de développement délirantes. Et ce dont nous sommes maintenant certains, c'est que vous ne nous conduisez plus là où il le faut. Messieurs (et Mesdames) les chercheurs et les têtes chercheuses, vous êtes tout simplement devenus entre-temps, de vrais  barbares car si la domestication s'est faite à base de combats, elle s'est faite aussi, pendant des millénaires, à base de caresses. C'est parce que les paysans que vous avez chassés de leur terre pour des raisons obscures, n'avaient pas d'autre issue, qu'ils passaient leur saison hivernale à étriller le cul des vaches. C'est parce qu'ils les aimaient qu'elles se laissaient faire, produisant en retour de quoi satisfaire leur fringale hivernale. Et vous, messieurs et mesdames les initiés, postés au fond de vos laboratoires, en seulement vingt ans de recherches acharnées, vous avez réussi à pratiquement,  les rendre toutes folles. Vous êtes même prêts, à faire le sacrifice de millions de carcasses afin de vérifier régulièrement l'erreur de vos calculs. Mais avec les statistiques, est-ce que la barbarie a vraiment changé de camp ?

Ce « sanglotier » qui s'égaie un peu partout dans les taillis locaux, porte t’il vraiment en lui la peste porcine, ou dépassés par sa profusion actuelle, les « savants » sont-ils prêts à la lui inoculer, comme ils inoculèrent jadis la myxomatose aux lapins ? Ces poulets qui meurent par millions au sein d’espaces confinés, sont-ils le produit d'une nouvelle agriculture portée par la science ou le produit d'une nouvelle forme de barbarie de notre espèce ? Une espèce qui désormais semble être prête à tous les dérapages pour simplement sauver les apparences de cette société aux appétits féroces.

Pourtant, tout au long de l'Histoire quand nos seins s'épuisaient, nous avons tous été élevés au lait de chèvre. Faut-il dès lors, ne plus aimer ces bêtes et être vraiment devenus dingues, pour leur faire filer aujourd'hui des toiles d'araignées ! Faut-il être barbare, pour faire subir tous ces traitements inhumains et dégradants à nos frères inférieurs, ces nombreux animaux qui depuis la nuit des temps accompagnent l'Histoire de l'homme dans sa quête métaphysique, ces animaux qui sont devenus aujourd'hui des objets de concours sur lesquels s'acharnent les généticiens du monde entier! Quel sens cela a t’il vraiment pour les chercheurs ? Je vous le dis tout cru : uniquement celui d'observer la limite de l'introduction d'un gène a-spécifique ou d'un gène culard.

Toutefois, contre cette démesure historique d'une minoritée, la vie est ainsi faite qu'il lui faut du temps pour décider de demain et les deux allèles culards introduits dans le même génome, deviennent pratiquement létaux. D’autre part, messieurs les savants fous, cette  vache est bien devenue "folle", à cause de vous et de vos "farines" animales. Il a fallu alors, en abattre des millions d’exemplaires. La peste porcine et la grippe aviaire se sont bien déclarées massivement à cause de conditions sordides d’élevage et il y a eu des millions de victimes au sein des deux espèces. Dans ce sens, même les futurs OGM, sont à démystifier... car c'est toujours la notion de Facteur Limitant qui prévaut et qui organise les voies de l'adaptation locale des espèces. Ces Facteurs Limitants ne prennent pas leurs racines dans la pseudo valeur ajoutée d'un génotype modifié artificiellement, mais dans les possibilités trophiques que leur offre l'environnement. Point n'est besoin, d'avoir un potentiel génétique élevé si celui-ci ne peut s'exprimer localement. Cette vache que j'élève aux confins du désert doit être adaptée, sinon son prix devient hors normes. Ce maïs sans pyrale est par rapport aux risques qu’il fait encourir à la biodiversité, d’une utopie sans bornes, une utopie qui place l'espèce des humains dans un concert de fous, envisageant une solution adéquate à la folie ambiante. Cette folie qui ne va plus nous léguer bientôt, que des schizophrènes à la tête des laboratoires. Pas vrai, mon bon monsieur S(p)eed !

Faut-il dès lors aimer par-dessus tout vivre au sein d'une culture décadente, pour accepter toutes ces barbaries. Faut-il ne pas aimer les libertés individuelles des autres, pour s'asseoir inlassablement sur les idéaux de chacun et chercher constamment à devenir le seul modèle universel de référence ! On a tout de même parfois envie de vous dire: «mais arrêtez donc un peu tout ça ! Ces nouvelles molécules et ces nouveaux génomes ne servent à rien, etc. Le danger est ailleurs. Le phénomène de déprise agricole actuel (1) qui est le seul véritable problème qui nous intéresse ici, est tout simplement entretenu et alimenté par la concurrence interspécifique d'animaux géants et difformes, vivotant dans le minimum de surface disponible».

Vous me répondrez aussitôt : « Mon cher, avec les machines qu'on a, on peut tout se permettre ! ». « Pas si sûr mon gaillard ! » Car la vie n'a de sens que si on lui en donne un ! Et si en attendant ce sens, il vous faut croire à quelque chose de précis, croyez plutôt aux destinées fugaces des êtres vagabonds. Persuadez-vous que l'autre n'amène que des pas, du hasard, de l'offrande, des balcons de bonheur suspendus sur des scènes où l'illusion est reine.

Sombres enchantements, livrés à la colère de destinées hagardes. Oui je fonde ici-bas, la secte des nouveaux indiens rêveurs de l'impossible et Je décrète aussi l'unicité des "moi", autour de rois déchus et de vaines chimères entretenues par dieu dans ses accès d'ennui (malgré cela, je tuerai tout de même dieu au fond d'un coupe-gorge car il a laissé assassiner gratuitement tous mes amis à poil, par les chasseurs et les scientifiques).

Ah ! Terreur délétère, divaguant sans arrêt des confusions amères, logiques destinées à nous mettre en colère ! Moi qui ai apprivoisé tant de loups et qui suis quotidiennement passé si près du suicide, je tiens à témoigner ici de tout mon être, contre cette nouvelle forme de barbarie du Système qui ne produira à terme que des petits soldats fascistes insatisfaits de leur rôle social. Je tiens à dire aussi que c'est bien maintenant aux écolos et non aux religieux ou aux scientifiques à tenter de moraliser le débat sur la vie. C’est d’ailleurs pour cela qu'ils représentent un tel danger pour l'économie actuelle.

Toutefois, afin de déplacer les horizons déjà malsains des écologistes citadins, (ceux qui attendent que le monde change, tout en restant bien calés au fond de leurs sophismes) je leur dirai ici ces quelques mots : « Oui messieurs, c'est bien en rase campagne que l'on découvre les vrais problèmes environnementaux ». Merci Dian, merci José de nous avoir montré la voie, face à ces stupidités sans bornes que sont devenues par exemple, la chasse industrielle de loisir ou l’élaboration des OGM à des fins uniquement consuméristes.

D'ailleurs dès aujourd'hui, afin de transgresser le mythe du Surhomme dont vos fantasmes suintent visiblement de toutes parts, je prends ici et uniquement dans le but de me faire plaisir, la décision irréversible de créer une souris verte avec des couilles d'hirondelle. Je prends aussi la décision irrévocable de réduire génétiquement la taille des basketteurs géants afin que ces derniers arrêtent un peu de me piquer mes vitamines. Je prends enfin la décision définitive de rendre totalement décadente, la vie de mon matou, la vie de mon clébard et celle de ma tortue des îles...
Ecrire, rectifier, donner son avis