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  Que faisiez-vous pendant ce temps ?

Chapitre xI
CHAPITRE XI




Allez donc rejoindre le troupeau bêlant de vos certitudes métaphysiques ou dialectiques
  

Depuis lors, nous nagions là, dans des systèmes atropiques, créant autour de nous des barrières passives afin d’organiser des espaces invisibles, nous berçant de hasards et passant désormais notre temps, à défricher les lieux d’une génétique opaque. D’un côté nous cherchions à vivre hors des âges, redécouvrant l’enfant que portait notre c½ur, d'un autre côté nous ne vivions que de mirages.

Pourtant, chez nous, loin de vos yeux de citadins hagards, l’aubépine naissait d’une débâcle précoce, mille fleurs la suivaient. Sur un épais tapis d’encens, les parfums s’enivraient. Pinocchio, cet illustre orphelin de nos senteurs sauvages, s’en servit pour remplir vos flacons. Ici, en même temps que l’aube, le lavandin naissait de la fuite du temps en embaumant l'espace.

Genévriers suintants une encre insecticide, vertueuse potion pour éloigner les vaches. Bruyères incandescentes, câlines à nos yeux. Ces fleurs habitent aussi tout notre territoire, créant des esthétiques, assouvissant l’ennui, colportant le long des précipices, des artistes aux palettes de rêves. Accrochées au destin de leurs piètres défenses, colorées pour mûrir un soir d’indifférence, libérant des enfants aux sourires de nacre, dans ces univers las de tempêtes.

Ces fleurs font aussi partie d’un patrimoine génétique, qui se borne à créer des tableaux, posant les éléments de chacune des nuances que vous reproduisez sur cette croûte infâme, une croûte d’une indigence folle qui pourtant nous enchante. Sainte Victoire de nos c½urs éblouis par tant d’évanescence.

Oiseaux de vos terroirs discréditant l’espace d’un archaïque chant. Piverts de nos fenêtres, petits pinsons des bois, antique relique de nos élans de foi, lorsque les surveillants consolidaient leurs comptes au débours de tableaux encore inexplorés.

Perfidie de vos c½urs entrelacés de larmes, cette rosée amère assoiffée de nectars. Dur labeur de chevaux de bataille faits pour tromper l’abeille, dans sa besogne immense à cueillir des pollens de camomille aux yeux éparpillés de jaune.

Pinèdes obscures, occupant désormais tout l’espace au nom de la droiture, envenimées de larves, de cocons de duvets, donnant l’ordre d’attendre d’être désavoués par des hélicoptères remplis de défoliant. Ici ce sont les pins et les sapins qui ensevelissent maintenant le passé (notre jeunesse), anticipant de nouveaux modèles napoléoniens encore plus déments. On peut donc qualifier, avec un brin de recul, de désastre écologique, le travail de L'ONF poursuivant un seul but: celui de submerger avec des résineux, l'océan de verdure que géraient les anciens. Et au bout de 30 ans de droiture cachée, nous faisons le diagnostic suivant : les sapins nous encerclent. C'est exactement le temps qu'il aura fallu à un organisme d’état pour combler son retard sur les agricultures. Ce sont ces arbres monotones qui structurent maintenant le silence des paysages forestiers avant que de nous emprisonner entre quatre planches rapidement putrescibles.

Pourtant vous n’aviez pas le droit de toucher aux essences, de faire de la terre un jardin d’agrément où des pas vagabonds encercleraient les restes, des hasards de la vie. Alors dès aujourd’hui, arrêtons donc avec vos misérables visions de citadins déçus et construisons un univers réellement peuplé de sens. Oui, mieux que de croquemorts, ce dont nous avons vraiment besoin, ce sont des jardiniers pour cultiver nos espaces secrets, nos jardins intérieurs.

D'ailleurs, ici, dans cet espace où nous faisons les clowns, notre fonction esthétique génère en même temps un tourisme de qualité et donc potentiellement de nouvelles ressources.

Cette ocre jaune qui colonise l’espace, c'est le temps des genêts, c'est le temps des baguenaudiers, c'est le temps des millepertuis. Il nous sert à vanter l'exégèse d’un autre monde rempli de papillons, des papillons discrets butinant ça et là aux confins de l'oubli, ce qu'il reste de fleurs.

Ces oiseaux qui jouent pour rien, qui ne vivent pour rien, c'est une réponse précieuse à l'aube du silence qui s'avance noyant dans son venin des vestiges de cendres. Petits oiseaux du ciel, chambres d’enchantements acoustiques, je vous remercie d’avoir encore le courage de chanter pour tous ces pauvres cons.

Ici, pour vivre de délices, pour créer ce nouveau Pays des utopies, il nous a fallu avant tout vaincre nos propres peurs ancestrales. En dépassant mon instinct de prédation, j'infantilise le dormeur du val, je continue à apprivoiser et à domestiquer la bête qui m'habite. Je dépasse la vision, les ardeurs et les émois de mon psychanalyste tout encore noyé dans le chagrin des larmes de vos c½urs embués.

Chaque jour qui s'annonce, je me dis que j'ai la chance de voir le soleil se lever, de voir toutes les nuances qui habillent la terre, d'apprécier l'air frais. C'est mon laboratoire. La poésie que l'on exprime ou non, a aussi construit occasionnellement l'inconscient des gens: je vois le même lever de soleil que mon voisin et pourtant, j'arrive à partir de mon vécu antérieur, à en exprimer les détails d'une manière différente.

Oui, notre thermodynamique est bien basée sur l'observation des phénomènes naturels et ceci, uniquement à des fins éco/dynamiques. Imaginez un peu l'effet que produit la nature sur quelqu'un qui en découvre réellement l'impact sur son inconscient (le silence, l'immensité, la solitude, la splendeur, l’immatérialité, etc. (Heisenberg)). Dans ce nouvel univers des utopies possibles, c'est avant tout celui qui n'a plus peur de lui qui s'installe auprès d'elle. En effet, ce n'est pas à la portée de tous les citadins que de se rebâtir ailleurs qu'au fond des mines, une métaphysique, un dieu, une structuration mentale, une structuration sociale, etc., et tout ceci, en fonction d'objectifs tout aussi incertains que le sont par exemple, l'arrêt de la prédation totale des ressources, cette Utopie des utopies ou bien la modification de la vitesse d’avancement des aiguilles d’une montre (cosmique).

Sans désagrégation sociale préalable, sans issue de secours, ce n'est pas si facile que de se reconstruire ailleurs, une réalité tangible porteuse d'avenir. Dans ce sens, l'écologie ne doit certainement pas être vue comme un hobby pour de jeunes filles en fleur, ni comme un amusement simplet pour des bourgeoises décalées de leur devant de porte… C’est tout simplement une nouvelle nécessité vitale pour des espèces en voie de disparition. Toutefois, à l’encontre de votre opportunisme productif, il faut dire que nous n'aurons pas mis finalement, tant de temps que cela à civiliser cette société vers les intérêts écologiques évidents (il fallait tout de même prendre le temps d’en conceptualiser les objets !!!), sauf que la décadence à venir nous prouvera très certainement le contraire.

En attendant, pour nous, l’écologie doit être considérée comme un changement de vision total des rapports entre l’Homme et la Nature. Il n’y a pas d’autre alternative et notre seule adaptation future n’est plus possible, qu'à travers la notion de Développement Durable. Dans ce cadre, le pseudo-choc des civilisations ne veut plus rien dire, c'est en conséquence une erreur (une horreur) historique (hystérique?) de plus. Et je prédis ici comme d’autre l’ont fait bien avant moi, "la Chute de l’empire", je prédis aussi que ce Système voyagera jusqu’au bout de sa propre nuit noire parce qu’il n’aura plus rien d’autre à proposer et qu’il laissera en même temps derrière lui une friche totale car on regarde encore et toujours l’installation en milieu rural comme une régression...

Pourtant, en nous installant à la campagne nous ne faisions que déplacer un problème de coexistence pacifique et, c'est avec nos petits moyens intellectuels et financiers que nous voulions montrer que le passage à l'acte pouvait réussir, simplement en donnant un peu de sens à cette épreuve. Oui, c’était bien là dès lors, à une mutation des finalités de l’espèce à laquelle nous cherchions à participer. Dans ce sens, le clonage reproductif, les implants et les OGM, n’étaient alors pour nous que de simples artifices décadents...

Cependant, pour plus de réalisme sur ces quelques propos, il faut dire, que l'histoire récente de l’installation des néo-ruraux à la campagne et plus précisément celle de notre ami José sur le Larzac, montre à quel point nous ne sommes pas encore prêts à jouer un rôle dans les affaires de ce monde. Dans ce cadre, il faut bien être conscient que nous ne pouvons donc plus assister aujourd’hui, qu’à une « lumpénisation » incessante de nos efforts et ceci, de la part des lobbyistes de tout poils.

Néanmoins, notre objet secret sur cette terre, est d’aller un peu plus loin dans le sens de ce rêve. Il est aussi d’éviter une fois de plus, les pièges mortels que nous tendent les blaireaux attardés au comptoir des affaires, ces blaireaux qui nous attendent encore çà et là, à chaque coin de rues, dans les diverticules sombres et amers de l'Histoire (leur inconscient est maintenant bétonné).

Pour réussir cette forme de challenge, on pourrait alors imaginer qu'en contrepoint des radieux décors citadins, les paysages terrestres, avec tout ce qui participe en tant que composantes à leur forme et à leur structure sont aussi, en quelque sorte, le miroir des espaces intérieurs qui nous habitent tous depuis la nuit des temps et qu'ils représentent, à ce titre, les bases possibles d'un nouveau construit collectif. De la même manière, telle ruine oubliée pourrait être la représentation intérieure d'un passé en train de s'éteindre et sa rapidité de désagrégation équivaudrait à la vitesse d'effacement dans la mémoire, des possibilités anciennes. La conservation d'un vestige quel qu’il soit, représenterait dès lors la volonté intime, d'un individu ou d'une collectivité, de ne pas oublier un passé devenu pourtant inutile d'un point de vue matériel. Mais, pour ne pas se tromper d'horizon, il faudrait avant tout être persuadé que la démarche produira du réel, et ceci, même si «a priori», tout cela peut nous paraître vain et inutile.

Par extension, tel ruisseau ou encore telle source redeviendrait ainsi l'émanation du courant limpide et continue qui nous habite tous et qui alimente en nous des besoins incessants d'évasion. Un paysage agreste pourrait représenter la grandeur et la solitude d'un esprit fier et volontaire à la recherche de liens cosmiques. Dans ce sens, les courbes des collines sont peut être là, pour alimenter la douceur d'un caractère et la variété de la végétation, explique la luxuriance des idées qui peuplent l’esprit d’un individu. Telle autoroute qui transperce l'espace ou telle route isolée grimpant le long des monticules, sont là pour témoigner peut-être, de la plus ou moins grande accessibilité des zones grises qui nous habitent et de la facilité d'ouverture plus ou moins importante des différents Système de pensées qu’elles ont généré.

La maison adossée à la colline représente elle, le coffre-fort de notre inconscient et témoigne de la solidité et de la perméabilité de tel ou tel être aux influences extérieures. L'intérieur de la maison est l'intérieur du coffre-fort, il abrite nos rêves…

Imaginons alors, que face à une cité-état déclinante, nous soyons nous-mêmes, les marginaux locaux (les « marginalocalibus »), en train de devenir collectivement une sorte de géant vert (une sorte de Gulliver), un géant avançant dans les sous-bois d'une forêt peuplée d'arbres immenses (la civilisation des tours de béton). Ces arbres avaient poussé pendant des millénaires (le culte citadin) et avaient parfois atteint une circonférence qui défiait l'imagination (l’incompréhension du fait social à l'intérieur du cercle du système observé). Tout autour de ces arbres, des lianes gigantesques nouaient et enserraient les troncs de leurs tentacules épineux et donnaient parfois l'impression de vouloir les étouffer (les dédales de l'administration), alors que leur élan les poussait seulement à rechercher la lumière que leur masquait la futaie énigmatique. D'énormes fleurs blanches (les rues illuminées, l'esthétique citadine) ou d'un rouge oranger, attiraient irrésistiblement le regard, car elles étaient l'unique source de couleur au milieu de toute cette pénombre. Elles arrivaient même à donner une note gaie dans cet univers presque angoissant d'où aurait pu surgir à tout instant quelques bêtes féroces et où chaque recoin aurait pu recéler une force mystérieuse et terrifiante.

Le géant se méfiait d'ailleurs encore énormément de son ancien Etat et ses gestes saccadés ainsi que parfois son regard de bête traquée, contredisait la force qui émanait de sa stature et qui semblait pourtant maintenant pouvoir défier quiconque. Sa démarche assez rapide, malgré les embûches de la forêt, faisait s'égayer au fur et à mesure de son avance, des nuées d'oiseaux multicolores (la pensée sauvage). Ces derniers lançaient des cris stridents et monocordes tout en s'envolant un peu plus loin, à travers les branchages puissants et feuillus.

L’itinéraire du géant « marginalocalibus » réfléchissait le long cheminement de sa pensée à travers les méandres touffus de sa propre mémoire collective. Quelle recherche poursuivait-il vraiment, ici bas ? Depuis l'aube naissante (le début de sa vie) qu'il marchait ainsi, au milieu des dangers potentiels, avait-il trouvé la raison profonde qui lui avait fait prendre un jour la direction des montagnes sacrées aux cours d'eaux miraculeux (les nouvelles aspirations) ? Se sentait-il la force malgré sa stature colossale, d'affronter les pièges de nouveaux paysages (des nouvelles propositions de vies) et de nouvelles contrées inconnues (le Pays des utopies) ? Les fabuleuses légendes dont il avait entendu parler, le désorientaient et le déstabilisaient, car sa raison voulait être lucide et structurée et tout ce qui relevait d'un savoir nouveau à la limite de l'ésotérisme lui faisait encore un peu peur. Aussi était-il toujours en train de relativiser ses connaissances antérieures afin que son cheminement mental ne l’entraîne pas dans une soudaine spirale de démence ou bien dans un lieu béant d’incertitudes, un lieu où il n'y aurait eu plus rien de concret pour se raccrocher à une quelconque réalité externe. Car, dans cet univers isolé et presque solitaire, la moindre réflexion devenait un gouffre insondable dans lequel il aurait pu réellement se perdre.

A l’opposé de cet itinéraire intime, à l’opposé de l’exode intérieur de « marginalocalibus », l’Homme aux éternuements de fer qui l'avait précédé, avait lui auparavant, vainement essayé de fuir ailleurs, loin de la terre. Pour ne pas devenir fou, il avait tenté de fuir vers de nouveaux espaces lointains et inaccessibles, tenté de fuir éperdument vers le Cosmos qui l'entourait de toute part. A coup de fusées pétaradantes, celui que nous nommerons désormais pour toutes ces raisons, « marginacosmus » (en américain châtié, « margin’cosmous »), avait concrétisé peu à peu son devoir et pensait même qu'il aurait pu, à très brève échéance, coloniser les environs immédiats de la terre.

Toutefois, la tâche lui était restée en grande partie inaccessible, car il ne connaissait pas des moyens psychiques adéquats pour s'évader de son leurre terrestre (les romains avaient eux aussi en leur temps, connu une limite à leur propre galaxie). Il s'employait tout de même à en explorer les alentours pensant que l'histoire résoudrait le futur et qu'il arriverait assez vite à contraindre (à contredire) le temps. Mais ce n'est pas si simple que de se créer des ailes de papillon pour visiter une nouvelle intemporalité, c'est à dire de se construire des nouvelles possibilités d'évasion.

Depuis lors et face à cet échec plus ou moins mortifère, « margin’cosmus » errait çà et là, en tentant de comprendre indéfiniment cet espace lointain. Faute de pouvoir s’évader au loin, il errait aussi de plus en plus fréquemment (nous l'avons vu plus haut), dans les laboratoires de fortune qu'il avait inventé pour passer le temps, en attendant des jours meilleurs. Cependant, les solutions qui s'échappaient de ses fioles n'étaient pas toujours avantageuses, particulièrement depuis qu’il connaissait l’atome et qu’il s’en était servi de manière énergique à Hiroshima et à Nagasaki. Tout attendri par cette découverte et par une si belle aventure humaine, il s’était mis derechef dans la tête, d'exploiter les possibilités métaphysiques que lui proposait depuis peu, l'avancée des recherches dans les domaines de la génétique. Il inventa ainsi les OGM et les cellules couche (culotte).

Pendant ce temps et à l'opposé de « margin’cosmus », son cousin le géant "marginalocalibus" avait lui, comme on l’a vu ci-dessus, essayé de fuir à la recherche de son identité profonde. Poursuivant chaque jour un peu plus, une intense réflexion, il avait tenté mentalement de conscientiser l'espace en allant au-delà des recherches actuelles, vers des états de reconnaissance intérieurs de plus en plus approfondis.

Ce faisant, « marginalocalibus » ne comprenait pas par exemple, à quoi cela rimait pour « marginacosmus » de détruire à ce point toutes les cultures locales, des cultures qui avaient mis des millénaires à s'édifier et ce que lui apportait cet oubli de l'Histoire, mis à part un confort de vie matériel en incohérence totale avec les faits sociaux qui amenaient sans cesse de nouvelles tensions. Dans son intimité locale, « marginalocalibus » pensait parfois profondément à cet autre imbécile tardif qui un jour de démence, avait émis une thèse sur une possible fracture historique entre les civilisations et qui avait pointé du doigt le retard structurel de certains habitants de la terre. Pourtant, à cette époque, il suffisait à l'homme de quelques décennies pour combler son retard et pour s'approprier les notions essentielles afin de mettre en ½uvre de nouvelles réalités.

Le géant vert pensait aussi, que les prédications religieuses de son cousin "margin’cosmus" étaient comme un nouvel exutoire à la folie ambiante qui l'habitait et que c'était le doute non assumé de son itinéraire qui lui faisait réaliser la plupart de ses excès mentaux, tandis qu’il lui était si simple, à lui « marginalocalibus », d'élaborer un Programme d'Enchantement Populaire avec Prédestination Sociale intégrée (le PEPPS’i), du type Si...Alors.

En fait, avec ses nouvelles armées de défense de ses intérêts vitaux (nettoyeurs d'OGM, antinucléaires, sauveteurs de fanons, protecteurs de souris, etc.), le géant vert "marginalocalibus" faisait cruellement douter l’homme aux éternuements de fer. Ceci étant, ce dernier voyait bien que ses propres défenses (ses propres délires ?) n'étaient plus adaptées à cette nouvelle situation historique. Pendant que "marginalocalibus" créait au niveau local une action dynamique, "margin’cosmus" n'avait pas d'autres solutions que de lui envoyer ses anciennes barrières (flics, CRS, Pompiers, etc.).

Ce dernier par exemple, ne comprenait pas pourquoi ce nouvel esthète (ce nouveau connard !) voulait retarder l'arrivée des OGM, en disant à la ronde que tout cela devait être vu, simplement comme une nouvelle forme de défense du territoire, une défense dans laquelle les fameuses (the famous one) et très anciennes "bonnes pratiques agricoles" n'avaient plus rien à faire. On voyait bien là que "margin’cosmus" n'entravait plus rien à cette nouvelle réalité autour de la notion d’écosystèmes, tant il est vrai qu'il était aveuglé par la recherche de ses propres limites cosmiques extérieures (et par la recherche de ses propres profits !).

C'est pourquoi il était de plus en plus traumatisé par le nouveau programme que "marginalocalibus" cherchait à introduire dans la tête des gens et dont ce dernier revendiquait la mise en ½uvre dans les parcs naturels afin de le tester grandeur nature:

T1
T2

Dans cette petite réflexion de derrière les fagots, c'est bien le niveau de définition de l’objet agricole qui ici, nous importe le plus, car toutes les grandes civilisations se sont heurtées à ce même niveau de définition de la vie. Cependant, le programme fonctionne aussi avec d'autres variables (). Il vous suffit dès lors de les transformer chronologiquement en constantes (aléatoires pour rigoler !) pour que le programme global se mette à fonctionner tous azimuts.

Mais on s'en est déjà rendu compte, la décision de protéger certains endroits de la terre et de faire démarrer localement d'autres solutions utopiques (d'autres mondes possibles) se révélait toutefois difficile à mettre en application car Neandertal veillait partout au grain. C'est alors que "marginalocalibus" pour occuper "margin’cosmus" à quelque chose de vraiment concret (ce dernier avait toujours besoin de ce type de rapport à la vie), eut une idée magique à laquelle son alter ne pourrait se dérober.

A l'opposé de notre terre et sur la même ellipse, on allait construire une nouvelle terre à base d'astéroïdes captés sur la ceinture de Magellan et déplacés à l'aide d'une thermodynamique conventionnelle. Dans ce cas là, mis à part quelques derniers gaulois attardés, personne ne saurait s'opposer réellement à une telle opération d'envergure céleste et seuls demeureraient à résoudre quelques petits problèmes physiques comme par exemple : la possible accélération de la gravité de la terre en présence d'un objet concurrent, la chaleur des impacts dégagée lors des collisions constructives servant à édifier ce futur îlot de verdure, l'édification de formes aptes à être comblées par de nouveaux océans (de larmes), le calage de la vitesse d'avancement de cet objet dément poursuivant sans répit de sa vindicte cosmique (comique ?) notre bonne vieille terre, une bonne vieille terre elle même si attardée encore, dans les limbes de ses derniers rapports humanoïdes....

Comme vous le voyiez, "marginalocalibus" avait des visions intérieures dont les rapports de forces dépassaient largement la thermodynamique conventionnelle de "margin’cosmous". Mais les physiciens de tous bords, étaient bien préparés à affronter ce type de situation. Finalement elle vit le jour.

Sur cette nouvelle terre s'était aussitôt précipité tout ce que notre monde scientifique avait pu enfanter de dangereux et en particuliers: les Pro OGM, les pro CSDU, Les pro tout nucléaire, les plus farouches défenseurs de l'ordre divin (les prédicateurs), les basketteurs géants, etc. On appela cette planète: "La planète des z(h)éros binaires" (). Elle avait été rapidement bâtie pour satisfaire les envies pressentes des plus concernés pour un monde sans failles.

Joyeuse cosmologie

Mais, attention, cette construction mentale n'était pas en soi, une entreprise totalitaire de type fasciste ou de type nazi une entreprise faite par exemple, pour consoler une métaphysique devenue à ce point défaillante. Etaient restés avec nous: les infirmes, les vieillards, les gitans, les étrangers, les inadaptés sociaux, les retraités et tout autre type de marginaux pensant encore avoir en eux quelque chose qui allait de travers. Restèrent ainsi par exemple, la plupart des Rmistes, quelques chômeurs aussi, etc., enfin toutes ces petites mains qui potentiellement pouvaient encore réellement muter pour cause de survie adaptative et qui cherchaient indéfiniment à conserver une possibilité de développer sur notre bonne vieille terre, une approche sociale adaptée (à la sortie ça faisait beaucoup plus de monde, qu’au départ on aurait pu le croire).

C'était là en fait, un programme essentiellement basé sur le départ volontaire des gens qui n'avaient plus rien à se reprocher. Parallèlement et sans attendre la fin de ces travaux titanesques faits pour éparpiller l'énergie des matons, le géant vert "marginalocalibus" se mit au travail afin de mettre en place de son coté, un univers moqueur dans le PNRHL 1.

Se réappropriant enfin les fonds de l'écotaxe, des fonds qui avant cette affaire profitait grassement à "marginapoliticus" (une sorte de politicard qui en attendant que les écologistes se réveillent, s'en foutait plein les fouilles), il mit en place au niveau du territoire du Parc, la nouvelle organisation sociale dont il avait publié les attentes dans un manifeste utopique (un manifeste dont nous découvrirons plus loin le contenu vers la fin de ce livre).

Afin de détruire l'univers de consommateur de "margin’cosmus" et pour que les gens ne passent plus leur temps à défendre un état dépassé ou à dilapider sans fin leur énergie au fond de quelques bars, « marginalocalibus » commença par gadgétiser tout ce qui était « gadgétisable » dans l’ancien monde de "margin’cosmus". Cela eut pour effet d'infantiliser instantanément Neandertal. Ce dernier, n'ayant plus rien de sérieux à faire, se mit alors à divaguer de plus en plus ouvertement et sombra même dans une terrible débauche. Pour finir, « marginalocalibus » démystifia aussi le rôle de l'argent en diminuant ses propres dépenses matérielles à une stricte satisfaction des besoins conventionnels (?!). Il « squiza » ainsi, en grande partie l'irréelle politique économique que menait à fond son prédécesseur le célèbre « Keynes’cosmus », une politique qui, nous l'avons vu, était basée sur la prédation totale et rationnelle de toutes les ressources disponibles (eau, air, énergie fossiles, richesses minérales, génome, etc.).

Il faisait tout cela de manière subtile afin que les enfants à venir (avenir) n'aient par la suite, pas d'autres horizons à défendre que ceux qu’il s’efforçait de leur organiser.

Nous avons vu enfin, que chemin faisant, « marginalocalibus » essaya aussi de tuer le mythe du Surhomme en interdisant les amphétamines et la testostérone aux basketteurs géants et ceci afin qu’ils stabilisent lentement leur croissance. Ces derniers n'ayant plus rien à prouver aux autres, se retrouvèrent tout à coup devant leurs limites réelles, c'est à dire celles d'adolescents mal conformés et boutonneux essayant de gravir désespérément les nouvelles étapes de l'adultère à coup de viol dans les couloirs douteux de la célébrité.

Mais la tâche à laquelle s’était attaqué le géant vert « marginalocalibus » était immense et dans ce nouveau désordre il fallait bien qu’un jour il commence par mieux découvrir le lieu de ses futures ardeurs. Qu'il se mette à construire dans son nouvel Eden, une maison durable...
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